Projet SKOLA



Le projet SKOLA s’inscrit dans un contexte de grande précarité touchant aussi les enfants. En France métropolitaine, entre 15 000 et 25 000 personnes vivent en squats et bidonvilles, dans des conditions de grande précarité, sans accès stable à l’eau, à l’électricité ou aux services de base. Parmi elles, de nombreuses familles avec enfants subissent une marginalisation sociale et un accès très limité aux droits fondamentaux, notamment à l’éducation.
Actuellement, moins d’un enfant vivant en bidonville sur deux est scolarisé, et ceux qui le sont connaissent souvent des ruptures dans leur parcours éducatif. Cette situation s’explique par plusieurs freins :
- Des expulsions fréquentes des lieux de vie, entraînant une instabilité continue ;
- Une précarité matérielle et sociale qui rend difficile le suivi scolaire ;
- Des obstacles administratifs lors des inscriptions ;
- Un manque d’informations et d’accompagnement pour les familles ;
- Des discriminations institutionnelles ou dans les établissements scolaires.
L’objectif général du projet
Garantir l’accès effectif et durable à l’éducation pour les enfants vivant en squats et bidonvilles, afin de rompre le cycle de la précarité et de favoriser leur insertion sociale.
Proposer un accompagnement structuré à l’inscription scolaire
La première action d’ACINA dans le cadre du projet SKOLA vise à proposer un accompagnement structuré facilitant l’inscription scolaire des enfants. L’aller-vers les lieux de vie des familles précaires déjà développé à l’échelle de toute l’association permet d’identifier les enfants non-scolarisés et sensibiliser les parents à la scolarisation. Les familles d’enfants non-scolarisés peuvent être accompagnées par un.e travailleur.euse sociale dans toutes les démarches administratives nécessaires à l’inscription. L’expérimentation du projet en Essonne a permis de concevoir des modalités d’accompagnement réfléchies et solides. De plus, en cas de blocage administratif ou refus abusif des mairies à scolariser les enfants sur leur commune, les partenaires associatifs et/ou le pôle juridique de l’association peuvent aussi être mobilisés.
Lever les freins matériels et sociaux
En parallèle de l’inscription, ACINA lève les freins à la scolarisation, qu’ils soient matériels (fournitures, transport, cantine, vêtements), administratifs (refus d’inscription, demandes abusives de documents), ou sociaux (une attention particulière est donnée à la transition vers la scolarisation, pour les familles dont l’enfant entre à l’école pour la première fois).
Assurer un suivi pour garantir l’assiduité et l’intégration
Une fois l’enfant à l’école, ACINA assure un suivi pour garantir l’assiduité et l’intégration. Des actions de médiation sont menées auprès des enseignants, des directeurs d’établissement et des services sociaux pour anticiper les difficultés de l’enfant et proposer des solutions adaptées en cas de décrochage scolaire ou d’absence prolongée. Un lien régulier est maintenu avec les familles pour encourager une fréquentation continue de l’école.
Lutter contre les discriminations et le harcèlement scolaire
Toujours dans l’optique de favoriser un parcours durable et serein dans l’école, ACINA lutte activement contre les discriminations et le harcèlement scolaire. La médiation auprès des établissements scolaires inclue aussi un travail de sensibilisation aux réalités des enfants vivant en bidonville ou en habitat précaire, ce qui sert de levier pour éviter les situations de harcèlement et renforcer l’inclusion des enfants à l’école. Dans ce but, le dialogue avec les associations de parents d’élèves est aussi mobilisé.