Projet Femmes

Au fil des 10 ans d’expérience d’ACINA, les travailleuses sociales spécialisées en insertion professionnelle de l’association ont identifié des inégalités entre les femmes et les hommes au niveau de l’accompagnement :  

  • Parmi les personnes accompagnées dans leur projet professionnel, le nombre de femmes est inférieur à celui des hommes ;
  • Les femmes ont plus de difficultés que les hommes à identifier leurs capacités et compétences professionnelles en raison de leur faible confiance en elles ;
  • Les femmes bénéficiant d’un accompagnement sont moins nombreuses à trouver un emploi que les hommes bénéficiant du même accompagnement ;
  • Les ruptures ou abandons des parcours d’insertion professionnelle sont plus nombreux chez les femmes que chez les hommes.

Ces écarts tiennent principalement aux charges qui pèsent sur les femmes en raison des rôles qui leur sont assignés, telle la garde des enfants et le travail domestique. Cela vient s’ajouter aux conséquences de la vie en habitat indigne : difficile accès à la scolarisation des enfants, exclusion sociale et à l’emploi, non-recours et discriminations liées à l’antitsiganisme pour les femmes roms ou assimilées roms. La conjugaison de ces facteurs de précarité les rend particulièrement vulnérables aux situations de violences conjugales, d’emprise et d’exclusion socio-économique. 

Les objectifs du projet :

  • Favoriser l’accès des femmes aux droits (social, santé, etc.) et au logement/hébergement ;  
  • Appuyer les femmes dans la création et la définition de leur projet professionnel ;  
  • Développer l’auto-estime et la confiance en soi des femmes. 

L’accompagnement global des femmes en situation de grande précarité : temps individuels et temps collectifs 

D’un côté, la montée en compétences des travailleuses sociales sur les questions de genre leur a permis d’adapter leur posture aux femmes en entretiens individuels. L’objectif étant d’identifier les difficultés qu’elles peuvent rencontrer, mais aussi afin de mettre en valeur des compétences personnelles trop souvent dévalorisées. Cela leur a permis, via l’accès aux droits, d’améliorer et de stabiliser leur situation sociale et administrative. Cette étape est essentielle dans le chemin vers l’autonomisation. 

D’un autre côté, divers cafés-femmes et ateliers collectifs en non-mixité ont été organisés. Ces moments ont permis de favoriser la solidarité et la libération de la parole sur des sujets tabous (comme les violences sexistes et sexuelles). Ils ont offert aux femmes des espaces de respiration, d’expression et de création libres. C’est un moyen pour elles de se soutenir et s’encourager dans la prise en main de leur destin. Leurs liens se sont ainsi renforcés avec la création d’un esprit d’entraide, de solidarité et de transmission des savoir-faire.

Un projet participatif 

Afin de répondre au mieux aux attentes des femmes accompagnées par ACINA, les référentes du projet (une travailleuse sociale dans chaque antenne) ont élaboré un questionnaire d’une vingtaine de questions sur les besoins spécifiques aux femmes. Appliqué aux femmes accompagnées dès que l’occasion se présente – lors d’une visite terrain, avant ou après un rendez-vous dans les locaux, à l’issue d’un atelier, etc. –, ce questionnaire a permis, dans un premier temps, d’identifier les besoins propres aux femmes. Dans un second temps, il permet d’actualiser ces besoins au fil des avancées des femmes dans leur parcours d’insertion socioprofessionnelle.  

Dans le même sens, les rendez-vous sont autant d’occasions, pour les travailleuses sociales, d’identifier, par l’observation et des réflexes de questionnement, les dynamiques intrafamiliales à prendre en compte pour la mise en œuvre du projet. C’est par, par exemple, grâce à ces observations qu’une attention particulière a été accordée aux violences faites aux femmes.